Sortie du parking Béraudier vers la rue Servient : enfin le bout du tunnel
Il est invisible mais c’est l’un des chantiers le plus complexe du projet Part-Dieu. Creuser 50m de tunnel pour relier le futur parking Béraudier à la rue Servient semble à première vue une formalité. Pourtant, dans les faits, de nombreuses contraintes ont dû être prises en compte dans le chantier (sous-sol fragile, passage sous le boulevard Vivier-Merle et la ligne du T1, à proximité du tunnel Vivier-Merle…). Depuis fin août, le creusement du tunnel est terminé et tous les défis techniques ont été relevés par les équipes du chantier. Retour sur le déroulé de l’opération.
Les objectifs de l’ouvrage
Réalisé dans le cadre réaménagement du Pôle d’Echanges Multimodal, ce tunnel permettra d’ici 2025 aux véhicules de sortir du parking Béraudier (en cours de chantier également), préservant ainsi les espaces publics en surface pour les piétons, cycles et transports en commun. Située entre le centre commercial et la place Béraudier, l’ouvrage sera raccordé d’un côté au niveau -2 du parking Béraudier, de l’autre connecté à la sortie existante du tunnel Brotteaux-Servient, rue Servient.
Un chantier discret mais complexe
Ce n’est pas le plus visible des chantiers autour de la gare Part-Dieu, pourtant c’est sûrement le plus impressionnant techniquement. Cette opération réalisée par Spie Batignolles pour la SPL Lyon Part-Dieu avec la maîtrise d’œuvre de Setec, Egis et Sud Architectes se situe dans un contexte urbain de forte intensité. Au cœur de l’activité de la gare et des transports en commun qui, ces services se doivent d’être maintenu tout au long du chantier.
Viennent s’ajouter à cela de nombreuses contraintes dans le sous-sol du quartier notamment des ouvrages existants et fragiles se trouvant à proximité tel que les réseaux, un grand collecteur d’eau pour l’assainissement, une conduite d’eau potable ou encore le tunnel Vivier-Merle ! Autres difficultés, la présence d’une nappe phréatique et le sol de la Part-Dieu constitué de gravier et de sable dans lequel il est complexe de creuser sans fragiliser l’ensemble des ouvrages avoisinants.
Autant de difficultés à anticiper et surveiller pour la bonne réalisation de l’ouvrage !
Renforcer avant de creuser
Les travaux se sont déroulés en deux grandes étapes : le confortement puis le creusement. En effet, le sous-sol dans lequel le tunnel est réalisé est constitué pour l’essentiel d’alluvions graveleux c’est-à-dire de graviers et de galets de différentes tailles apportés par le Rhône il y a des milliers d’années, il est donc impossible de creuser dans ce sol en sécurité pour les compagnons du chantier et sans affaisser la surface.
Il a donc fallu dans un premier temps consolider les sols. Pour ce faire, les compagnons ont injecté un coulis de béton pour combler les vides entre les galets et créer un bloc homogène et étanche plus facile à creuser. D’abord depuis la surface, des injections ont ensuite été réalisées depuis le tunnel Vivier-Merle.
Découvrir la phase d’injection en vidéo
Une fois le renforcement terminé, le creusement démarre avec une technique traditionnelle : une grande perceuse fore et creuse le bloc consolidé sur 1m, puis un cadre métallique est posé. Les parois sont ensuite bétonnées. Pour arriver au bout des 60m d’ouvrage, le creusement a duré près de 8 mois. La percée pour rejoindre le parking Béraudier a eu lieu début août 2023.
Place à présent aux finitions (revêtements de la route et des parois) et à l’équipement du tunnel. Il ouvrira ses portes en 2025, en même temps que le parking.